~ Le Miroir d'Alice ~

Rêve 3: la locomotive

Alice est de retour chez elle. Elle a dansé toute la nuit. Ou presque. Elle est bien mais fatiguée. Ses pieds chaussés de hauts talons la font un peu souffrir.

Alice monte se coucher. Elle allume la lampe de chevet.

Le miroir est là, qui semble l'attendre, posé derrière le petit meuble.

Alice a froid soudain. La fatigue pense-t-elle en saisissant le miroir... aux formes tourmentées.

"Oh ! Ca pique"

Alice se regarde dans le miroir. Puis le retourne. L'arrière est très ornementé. "Tiens ? On dirait que ça s'ouvre" Elle examine attentivement la surface métallique, trouve le petit fermoir...Un ressort caché, l'arrière du face à main s'entrouve sur une surface métallique, lisse, ténébreuse. Alice frissonne, fascinée par l'impression d'avoir déjà vécu tout cela.

Tout d'abord Alice ne voit rien. Puis, peu à peu, le métal s'embrume d'un brouillard qui s'éclaircit.

Des rails ! Une gare ?

Non. Alice aperçoit une station de métro au-delà du miroir. Puis un oeil jaune apparaît au loin dans le tunnel.

Un oeil jaune qui se rapproche, qui hypnotise Alice.

Un sifflement !

Alice se retrouve au milieu des rails.

Emergeant du tunnel, l'énorme locomotive à vapeur fonce droit sur elle dans un bruit d'enfer.

Alice se précipite vers le quai, s'aggrippe au bord.

Ses talons aiguilles glissent sur la paroi verticale, elle se hisse à la force des bras. Elle est sur le quai, le sol tremble, elle se croit sauvée...

Non, elle est happée par le déplacement d'air de la locomotive qui passe en grondant.

Alice se retrouve à califourchon sur le devant de la locomotive. Elle essaye de se retenir mais glisse inexorablement. Le vent de la course folle soulève sa jupe de tulle. Juste sous elle, elle aperçoit des griffes ou des crocs de métal accérés.

Si Alice ne réussit pas à se cramponner elle va...

Elle s'empale sur le premier croc de métal qui la déchire, qui l'éventre...

à suivre...