|
|
|
|
|
Doucement, je sors d'un cauchemar.
Ma
tête
semble vide, ainsi que mon corps. J'ai l'impression de flotter.
Quelqu'un me parle, un femme.
- Ah enfin, tu te
réveilles,
esclave. Je suis Brunhild, infirmière de cet
hôpital.
C'est
une belle jeune
femme,
très
épanouie et vêtue d'une blouse très
transparente...
Avec une svatiska sur le sein droit. Une svatiska ???
Et qui m'adresse la parole dans un
français teinté d'un petit accent... germanique,
me semble-t-il.
|
|
|
|
|
- Tu es restée
longtemps en
déphasage temporel. C'est interdit d'aller dans l'ancien
laboratoire. Tu ne le savais pas ? Française, non ? Tu as
parlé pendant
le
coma. Une esclave qui parle, c'est curieux...
|
- Je ... Oui. Agnès, je
m'appelle Agnès
J'ai du mal à parler et
ne comprends
rien aux explications de la femme. Et puis je suis si
fatiguée.
Mes paupières se ferment et je retombe dans un lourd
sommeil.
|
|
|
|
Plus tard (quand, je n'en sais
rien), je
me
réveille de nouveau. Il fait sombre. Je suis dans un chambre
d'hopital, en réanimation, je suppose. Mais où ?
Machinalement je me gratte le bout du nez. Mon anneau ! Mon anneau de
servitude ! Il a disparu. J'en pleurerais. Et je pleure effectivement
quand mes doigts se rendent compte de la presque disparition de mes
cheveux. Je pleure doucement, avant de me
rendormir.....................................................................
Au fil des jours, je me
rétablis peu à
peu. Les infirmières me visitent souvent pour les soins.
Elles
se ressemblent toutes, comme des jumelles, grandes, bien
charpentées, les hanches larges, des fesses bien rondes et
une poitrine forte;
blondes, les yeux bleus; la même voix. Je ne les distingue
guère que par
de
menus détails. A part Hylda que je reconnais facilement car
elle
est très enceinte.
|
|
|
|
|
- C'est notre
frère
Tomas qui m'a fait le bébé. C'est pour
bientôt
J'apprends ainsi, qu'elles
(ils)
sont
toutes soeurs
ou jumelles, frères ou jumeaux. (Ne m'en demandez pas plus. A ce moment je ne savais rien
de ce qu'il se passait ici)
Ou
presque. J'avais compris que l'on
était en
Allemagne, une Allemagne nazi, Quelques paroles
échappées
m'avaient appris que l'on allait bientôt fêter le
centenaire du Troisième Reich ( imaginez ma stuppeur !) .
Ceci
dit, les jeunes femmes sont charmantes avec moi. Ainsi que le
médecin ( où les médecins ? S'il y a
des infirmières jumelles,
il peut y avoir des médecins jumeaux )
|
|
|
|
|
J'apprends d'ailleurs par lui, le
frère
médecin (l'un des frères médecins ?) ,
que nous
sommes dans l'infirmerie-hôpital du domaine du Gauleiter de la
province, le Baron Otho von Juncker; qu'il est son fils, comme le
laborantin et le radiologue, comme les infirmières sont les
filles du Gauleiter et comme tous les hommes et femmes qui vivent au
domaine. A cet instant je pense que le Baron von Juncker doit avoir une
sacré santé. Et que sa pauvre femme... Mais
peut-être en a-t-il plusieurs ?
Puis le docteur fait
brusquement
glisser la couverture. Je ne suis pas une femme, une esclave,
particulièrement pudique, notre 22ème
siècle le
veut ainsi. Mais à ce moment j'ai honte de mon corps,
terriblement amaigri et j'essaye de cacher mon ventre.
L'infirmière, Magda ( je crois ?), stoppe mon geste en
saisissant mon poignet.
- D'où viens-tu, esclave ?
- Cette marque n'est pas
réglementaire ! C'est
ton Maître qui était avec toi ? Il est loin
d'être
remis d'ailleurs. D'où viens-tu ?
Ils sont tous, frères et
soeurs, toujours
aussi inconséquents et j'ai du mal à suivre leurs
pensées. Leurs paroles sautent d'un sujet à
l'autre, sans
attendre une réponse.
|
|
|
|
|
Et là, il oublie la question
pour aller
prendre sa soeur sur la paillasse de l'évier. Ce n'est pas
la
première fois que je vois les frères et les
soeurs
coppuler devant moi, mais cela me choque toujours.
Suis-je si
transparente à leurs yeux, une simple esclave, ou bien
sont-ils
totalement sans pudeur, comme de grands enfants ?
|
|
|
|
|
Mon
séjour en salle de soins intensifs se termine enfin. Je suis
faible
certes, mais cela va beaucoup mieux. Ce jour là... je ne
sais pas
depuis combien de temps je suis là... une des
infirmières, Katrin me semble-t-il, vient me chercher pour me
conduire dans une chambre ordinaire.
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Une chambre du quartier des femmes, comme me l'apprend Katrin, toute
peinte et meublée de rose.
- Et nous serons tranquille... On dit que les françaises font bien l'amour. Tu veux bien me montrer ?
Lui montrer ? Elle ne me laisse guère de
temps pour répondre par oui ou non. Elle me déshabille
entièrement et quelques minutes plus tard... bref je ne vais pas
m'appesantir sur cette situation extravagante. Surtout que Katrin est
une bonne amante.
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Comme ses soeurs et ses frères qui,
les jours suivant, voudront tous faire l'amour avec la
française. Fut-elle esclave.
Ce qui ma foi, n'eut rien de désagréable et contribua à mon rétablissement.
|
|
Dans les semaines qui suivent, je me
rétablis peu à peu. De longues promenades, souvent
accompagnée de Katrin, me font découvrir le domaine du
Gauleiter: la forteresse, les jardins, le monument à la gloire
du Reich avec au loin ce qui semble être une forêt infinie.
|
|
|
|
Je découvre ainsi l'existence des esclaves: des êtres créés artificiellement,
clonés et sélectionnés sur leur petite taille. Leur intelligence est
volontairement limitée et j'apprends, et je me rends compte, qu'ils
sont muets. Par ablation de la langue dès leur naissance en couveuse.
Ces esclaves mâles ou femelles assurent toutes les tâches
simples et manuelles au domaine: jardinage, ménage, menues
réparations, toujours vêtus de ces vêtements en
tissu synthétique presque transparent. |
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Une
visite dans la chambre du Professeur m'apprend qu'il n'est toujours pas
sorti du coma. J'ai du mal à le reconnaître: il a beaucoup
maigri et tous ses cheveux et poils sont tombés. |
|
|
|
|
|
|
|
|
Et puis un jour, le Professeur sort du coma. Et parle... |
|
|
|