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~ Eros Center~ |
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Hélène se qualifiait elle-même de "petite pute".
C'était une belle rousse (elle l'est encore) sans complexe qui préférait danser en se dénudant lentement devant les clients du Space Dragon Saloon...
... accepter parfois un pourboire généreux en échange d'une petite pipe...
... plutôt que de travailler à l'usine, de fabriquer des saucisses de soja ou de servir des hamburgers caoutchouteux dans un des fast-food grouillants de Downtown.
Pourtant ce soir là, il eut peut-être mieux valu qu'elle quittât une quelconque usine plutôt que le Space Dragon Saloon.
Il est tard, ou tôt c'est selon. Hélène est épuisée, elle a mal aux pieds et n'a pas pris le temps de se changer. Juste les bas et le porte-jarrettelles qu'elle a ôtés pour les remplacer par un collant en résille.Elle a hâte de rentrer chez elle.
Elle s'étonne de trouver un aérocar garé à l'arrière du bar, devant l'entrée de service, fait quelques pas qui l'éloignent de la sortie.
Une main gantée de cuir saisit soudain Hélène à la gorge, la plaque contre le grillage. On plaque quelque chose d'humide sur son visage, un chiffon à l'odeur douceâtre. Elle se débat, essaye d'appeller au secours...
Peu à peu Hélène perd connaissance, ses mouvements se ralentissent, son esprit glisse dans les ténèbres, sa vue s'obscurcit.
Elle ne se rend pas compte qu'on la ligote, qu'on la bâillonne, qu'on la transporte dans le coffre de l'aérocar et qu'on la tasse dedans.
Hélène ne reverra pas de sitôt la lumière.
Hélène ne se rend pas compte qu'on l'enlève, qu'on jette son corps inanimé dans un sous-sol sinistre.
Qu'on la déshabille, qu'on l'enchaîne et qu'on la pousse dans une sorte de clapier.
Plus tard...
Qui sait d'ailleurs, à part le ravisseur. Fait-il jour ? Fait-il nuit ?
Hélène ne le sait pas en tout cas. Elle s'éveille nauséeuse. Elle ne distingue aucune lumière, n'entend aucun bruit si ce n'est une respiration rauque: la sienne.
Quelque chose scie sa colonne vertébrale... Ses poignets sont enchaînés! Et ses chevilles aussi! Elle porte un collier, elle est bâillonnée et aveuglée par un masque et ... bouchée de partout. Un bâillon-gode dans la bouche, un plug et un godemiché vibrant. Avec une ceinture pour les tenir en place. Hélène se redresse, essaie de se redresser. Elle est dans... elle ne sait pas mais c'est très étroit. Elle se cogne, se râpe les genoux et les coudes. Il y a une grille. Elle tente de l'ouvrir, n'y arrive pas. L'hystérie monte en elle. Elle se débat, donne des coups de pieds, se blesse, s'écorche, se cogne la tête.
Hélène sanglote, grogne dans le bâillon pour implorer de l'aide...
Cette lutte vaine l'épuise et elle finit par s'endormir recroquevillée dans la niche étroite, enchaînée, complètement impuissante.
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... à suivre ...