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~ Sainte Agnès ~Hagiographie ou autobiographie ?
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Ainsi passait ma vie éternelle. De villes en villes, de châteaux en manoirs, d'un nom à un autre et de proies à d'autres proies. En cette fin du XIX ème siecle, rien ne laissait prévoir ce bouleversement qui allait changer ma vie.
Ce soir là, je rentrais d'une soirée ennuyeuse. Et je n'avais rien trouvé à me mettre sous la dent. Hélène, la jeune camériste, nouvellement engagée, était en train de préparer mon lit.
Je peux être très silencieuse quand je le désire, comme tous les vampires d'ailleurs, et comme ce soir là j'étais malgré ce diner fastidieux, d'humeur taquine, je la surpris.
Oh ! Madame m'a fait peur.
Je pouffai de rire.
Viens donc m'aider à me déshabiller...
Soudain, alors qu'elle délaçait mon corset, j'eus envie d'elle. De la femme, pas de la proie.
Madame, Madame que faites vous ?
Ooooh ! Si Monsieur le Curé me voyait, toute nue comme ça devant vous !
- Oh non ! Madame, ce n'est pas bien...
- Laisse moi faire petite sotte...
Je... Ooooooh !
Oh... Madame m'a fait des choses...
Je la regardais, alanguie, reposant sur le tapis. Ses yeux encore baignés des larmes du plaisir me bouleversèrent. Oui je lui avais fait des choses mais elle m'en avait fait aussi: elle m'avait rendue soudainement amoureuse. J'aimais d'amour cette jeune paysanne. D'un amour impossible, interdit, car tôt ou tard je ne pourrais m'empêcher de boire son sang
Je quittais le château, m'envolais sans but, le coeur dévoré par cette soudaine passion.
Je volai, je volai. Pour me poser enfin en Angleterre, à Stonehenge.
Et là juchée sur une des plus hautes pierres, de ces pierres plus vieilles que moi encore..,
je hurlai mon désespoir et je maudis les dieux et les diables qui avaient fait de moi cette goule assoiffée de sang, cette prédatrice avide de chair humaine.
J'avais faim aussi. Et par malheur pour eux, un couple s'était donné rendez-vous là. Sous mes yeux, à portée de mes griffes et de mes crocs.
Je fondis sur eux, les emportai. Pas question de manger ici. L'endroit était trop en vue, même en pleine nuit. Je connaissais une grotte, non loin de là où je les déposai.
J'étais folle de rage et de désespoir. Les pauvres allaient payer pour cela. La prédatrice que je suis n'a pas de compassion mal-venue. J'ai faim, je mange. Et si le sang qui coule dans ma gorge fleure bon la peur, il n'en est que meilleur. A mon goût.
(cliquez sur la femme ou sur l'homme pour 2 gros plans)
Je mangeai l'homme en premier, puis je le violai. Presque repue, mais magnanime, j'arrachai son membre, lui donnant ainsi une mort réelle. Vidé de son sang il ne renaîtrait pas vampire.
Quant à la fille, elle ferait une délicieuse vampire...
Je fus très chatte, et jouais longuement avec elle avant de l'abandonner à quelques mètres de son ami agonisant, suspendue sur la pointe des pieds.
Au petit matin, Hélène m'attendait. Elle s'était levée tôt, supposant que j'étais à une quelconque réception et sachant que j'aurais besoin d'aide pour me déshabiller. Je pense qu'elle attendait, également, pour que je lui fasse l'amour... Elle m'aimait d'amour, pauvre petite... Comme ma petite partie humaine l'aimait d'un amour désespéré.
Lorsque je surgis de la nuit, elle me surprit. Je réagis comme le fauve que je suis. Une bête toute en griffes et crocs, c'est ainsi qu'Hélène me découvrit ce matin là, découvrit qui j'étais réellement: une vampire assoiffée de sang .
Ma bien aimée Hélène. Elle accepta mes explications, mon histoire, la vérité que je lui contai.
- Pauvre Madame. Je pleure pour vous. Mais je vous aime. Et vous m'aimez. Je sais aussi en mon âme que vous êtes profondément bonne et que jamais vous ne me feriez le moindre mal.
Pauvre petite. Elle ne comprenait pas, ne pouvait pas comprendre. Cette nuit, cette dernière nuit, nous fimes l'amour.
(cliquez sur Hélène pour un gros plan )
Le lendemain, dès l'aube, je quittais le château comme une voleuse.
Et deux jours après je quittai le Hâvre à bord d'un navire en partance pour l'Amérique, pour New-York.
(cliquez moi pour un gros plan )
Hélène dut découvrir la lettre:
Ma douce amie. Je suis pire que ton esprit naïf et bienheureux peut admettre ou imaginer. Ce qui m'impose de partir. Loin, très loin. J'ai fait acte notarié et tout le domaine de Lizaigne t'appartient dorénavant, titre et rentes comprises. Ne cherche pas à me retrouver: je serais une malédiction pour toi. Pardonne-moi ces moments de bonheur que j'ai eu tort de te donner. Et de m'accorder. Je pars, je disparais de ta vie ma chère Hélène. Oublie ta Maîtresse, oublie ton Agnès. Je pars parce que je t'aime. Parce que je t'aime à jamais. Agnès, ex-baronne de Lizaigne |
à suivre...