Je sursaute quand un couple
étrange monte dans le train: un homme en uniforme tractant
une esclave enchaînée. Aux armes de Pologne.
Je
ne chouchoute pas
particulièrement les esclaves, mais quand le garde accroche
la fille par le cou au porte-esclave, je ne peux que protester contre
ce traitement cruel.
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- S'il vous plait ? Puis-je vous
dire un
mot ?
- Toi l'esclave, je n't'ai pas
sonnée. A la niche !
A la niche ? Il me prend pour qui celui-là !
Mon parapluie semble inoffensif
mais la pointe est en bon acier et bien aiguisée. De toute
ma force, je frappe durement le pied de l'homme, sors ma dague et la
pointe sous le menton du garde qui sautille sur son pied valide.
- L'esclave dit humblement
ceci : que pensera le salopard de maître si je
remonte la dague ?
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Rien.
Le petit
maître ne pense rien. Et se laisse
bâillonné et attacher à son tour au
porte-esclave tandis que je téléphone
à mon Maître.
- Agnès, qu'as-tu
encore fait ?
Je le mets rapidemment au courant.
- Un Pologne ? Qu'est ce qu'il
fait là ?
- Je ne sais pas
Maître. La fille est russe. Ou quelque chose comme cela. Elle
s'est asservie comme Travailleuse mais ils ont voulu l'utiliser comme
esclave Sexuelle. Elle a refusé. Le garde la conduisait dans
un camp de Punitions.
J'entends mon Prince qui
maugrée...
- Je m'en occupe. Je fais annoncer
la déchéance de propriété*. Et je
préviens Saxe-Brandebourg. Mais ne
recommence pas ce genre de sottises. Ta mission avant tout !
- Oui Maître.
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Tandis
que l'annonce retentit dans les haut-parleurs du train, je m'occupe de
la petite, lui trouve de quoi se couvrir décemment.
- Comment t'appelles tu ?
- Natalia, Maîtresse.
- Pauvre petite ! C'est un anneau nasal
de contrainte ? Je vais le desserrer afin que tu puisses respirer
correctement. Et enfile cette jupe...
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* L'Acte de déchéance
de propriété est tout à fait légale. Il
peut être prononcé en cas d'infraction
caractérisée au Code de Servitude. D'autant plus
rapidement que le témoin de l'infraction est haut
placé... Mon Maître l'est. Et par le sceau que je
porte, je suis réprésentante de sa haute autorité. |
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Ensuite,
le voyage s'est déroulé normalement et rapidement. Une
heure et demi après, nous arrivons à Berlin, capitale du
Grand Duché de Saxe-brandebourg.
Tout en bavardant avec la petite, je me demande ce que je vais en
faire. Le Prince a raison, elle risque de me déranger dans
l'accomplissement de ma mission.
- Dépêchez vous Professeur. Une calèche nous attend.
Peut-être que le Grand Duc de Saxe-Brandebourg pourra l'asservir ?
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En fait tout se passe comme je le souhaitais.
Le soir, nous sommes conviés à un diner non protocolaire,
par le Grand Duc. Il s'agit pour moi de faire bonne figure: je suis
après tout l'ambassadrice du Prince de Berry et j'ai bien
l'intention de confier la petite au Duc. Mon Maître a beau dire,
la garde-robe pléthorique qu'il me reproche tant, va
encore une fois, m'être bien utile.
En ce qui me concerne, une tenue que je pense locale. En hommage à notre hôte et à ses couleurs.
Quant à la petite Natalia... Je vous laisse apprécier.
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Natalia semble si fraîche, tellement enthousiaste à
l'idée de s'asservir comme chargée de communication, sa
maîtrise des langues européennes si parfaite, que
rapidement, le Duc tombe sous le charme.
C'est dans un russe très hésitant et avec cette
courtoisie propre aux allemands, qu'il lui propose l'asservissement.
Ce que Natalia accepte dans un allemand parfait.
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Quant à l'organisation de
notre exploration, le Duc assure qu'il mettra tout en oeuvre pour
faciliter notre (Ma !) mission: véhicule auto-moteur, cartes et
équipement de détection. En savourant le dessert, je ne
peux m'empêcher de ressentir une grande fierté d'avoir
mené les choses rondement et d'avoir fait honneur à mon
Maître. |