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~ Sainte Agnès ~ Hagiographie ou autobiographie ? |
J'attends Hélène avec impatience. Cela fait quinze jours qu'elle est partie, que nous ne nous sommes pas vues. Et... D'ailleurs elle tarde. Trop. J' essaie de l'appeler. En vain. Elle a coupé son portable pour une raison que j'ignore. Impatiente, d'abord, puis inquiète. Oui je fume ! Je sais que c'est presque un crime à votre époque. Mais j'ai commencé quand le tabac est arrivé en Europe. Et depuis je continue. Bien sur, pas quand je domine. Ou quand je mange. Bref... Très inquiète. Je m'habille rapidement, prends la voiture et roule vers l'immeuble où Hélène travaille. Le parking est ouvert, l'ascenceur bloqué et la voiture d'Hélène est là, seule sur son emplacement. Tandis que j'examine le parking, que je le parcours en tout sens, l'angoisse me fait fumer cigarettes sur cigarettes. Je suis toute en écoute. Ecoute de tous mes sens. Cela sent... |
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Hélène a été là ! Elle a eu peur, très peur. Elle a été violée. Ici, dans le parking. Je respire son odeur intime, je respire une odeur d'homme, de sperme d'hommes, deux hommes. Je respire la peur de mon aimée. Hélène ! Que t'ont ils fait ? Je redeviens à cet instant, louve, tigresse. Vampire. Je suis toutes de crocs et de griffes. Je les tuerai... |
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Et mon téléphone sonne. - Bonsoir Agnès. Agnès de Rome, Agnès de Saintange, Agnès de Lizaigne. Je connais votre biographie, ma chère. Je reste sans voix. Il parle de moi de mon histoire, des siècles de ma vie. - Votre amie Hélène, vous attend à Wilhemstraat, Amsterdam. Au numéro 9. Le portail sera ouvert. Ne tardez pas trop. Elle se languit de vous. Ma voix devient alors celle du vampire que je suis, un feulement rauque, puissant : - Si vous touchez un seul de ses cheveux, je vous détruis ! - Oh.... ne martyrisez pas cette prouesse de notre technologie moderne. Ne brutalisez pas votre téléphone. N'oubliez pas, Hélène vous attend, impatiemment. Nous reparlerons de ma destruction quand vous serez là. Amterdam ? Qui est cet homme qui semble tout savoir de moi ? Pourquoi tient-il Hélène en otage ? Qu'importe. Je ne me pose plus de questions. J'agis. Je pars pour Amsterdam.
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Une dizaine d'heures plus tard, (oui j'ai roulé très vite, très vite) j'arrive à Amsterdam, quartier des docks, à l'adresse indiquée. L'endroit est sinistre. A mon approche la lourde porte rouillée se soulève sur un garage vide. Et une autre porte métallique tout au fond, celle-ci en parfait état, dont les deux battants s'écarte dévoilant un long couloir fermé au bout par encore une autre porte.
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Je n'aime pas beaucoup cela: tout ce métal qui m'entoure, ce métal blanc, mais j'avance. Doucement. Le couloir semble interminable et il est en légère pente.
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(cliquez sur Helene pour un gros plan) |
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Hélène est là, nue, une corde autour du cou accrochée à une potence, juchée sur une plate-forme à vérin. Deux hommes sont là également... Une voix métallique retentit dans le sas. C'est l'homme en blouse médicale qui parle, le Professeur Van Glück: |
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- Bonsoir chère Agnès. Je suis le Professeur Johannes Van Glück. Spécialiste de l'histoire des superstitions et du vampirisme en particulier. J'effectue depuis longtemps déjà des recherches approfondies sur les vampires. J'ai pensé un instant vous demander votre coopération pour ses recherches. Mais je suis certain que vous auriez refusé. Aussi ai-je proposé à votre amie chère, de vous persuader d'accepter cette participation. N'est ce pas Maître ? Allons cher Maître, il est temps de plaider pour ma cause. Et le Professeur Van Glück actionne le mécanisme de descente de la plate-forme. |
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- Déshabillez-vous chère amie. Il y a un cintre pour y suspendre vos vêtements . Placez les fers autour de vos chevilles et de vos poignets. Ils se verrouilleront d'eux même. Ensuite venez, approchez. Je hurle de rage impuissante. |
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Je vois la plate-forme descendre, Hélène se mettre sur la pointe des pieds. Je suis prise au piège. Comme Hélène l'est.
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Déjà Hélène a perdu pied et cherche un appui disparu. La porte vitrée s'ouvre en chuintant et j'avance dans la salle. Ce type de pendaison ne provoque pas une mort instantanée, je le sais, mais néanmoins j'essaye de courir, lentement en trébuchant. | |
- A genoux ma chère. Bien. Andreas, voulez-vous bien placer l'écarteur. Merci. |
( cliquez sur moi pour un gros plan ) |
- Pardonnez moi, ma chère. Mais cet instant me fait... l'expression est un peu triviale, bander. ( cliquez sur moi pour un gros plan )
Pendant qu'il se branle devant moi, que ma douce Hélène tournoie au bout de la corde, je ressents une piqure à l'épaule. Un somnifère ou un anesthésiant ? Avant de perdre conscience, j'entrevois, à travers la brume qui obscurcit peu à peu mon esprit, la plate-forme remonter, et Hélène y prendre appui de nouveau. Sauvée, Hélène est sauvée ! Ce sont mes dernières pensées avant de m'écrouler sur le sol. - Veuillez préparer la fille. Tenue 14. Quand la fille sera prête, vous l'emmènerez en Salle 3. Ainsi que la vampire. N'oubliez pas, Andreas ! N'ôtez jamais ses chaînes. A moins qu'elle ne soit sous curare. Elle va, je pense, rester sans connaissance durant une petite heure.
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