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~ COLONIA DIGNIDAD ~ |
Une bourrade me jeta à l'arrière de la
voiture. Je me cognai le tibia, basculai sur le siège, assise
la jupe retroussée. |
La voiture s'était arrêtée, la portière avait
été ouverte. Je ne m'étais même pas rendu compte
que la voiture avait roulé.
J'étais prise entre une peur gluante qui me poussait à me débattre
hystériquement et la volonté de maîtriser ma respiration
chaotique.
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Une porte grillagée qui s'ouvrit en grinçant. Et il arracha les quelques vêtements qui me restaient. |
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L'autre homme, le petit, avait adossé la soeur à
l'un des meubles, celui de bois et immobilisé ses poignets entre deux
pièces de bois. Puis il déchiqueta sa robe, lui arracha. Avec
un cutter il fit des trous à hauteur du pubis, à hauteur des
seins de la femme.
Oh Dieu !
Je venais d'associer tous les éléments disparates, tous les
composants de ces machines : c'étaient des instruments de torture électrique.
L'infortunée religieuse gémit lorsque l'homme enfonça
l'espèce de cylindre métallique dans son sexe dénudé.
Elle hoqueta lorsqu'il souleva sa jambe encore libre pour l'emprisonner dans
le carcan.Elle s'arc-bouta mais inexorablement elle s'empala sur le pieu d'acier.
Les morceaux d'adhésifs furent arrachés et l'homme força
un écarteur entre les mâchoires de la pauvre femme.
- Pour pas que tu te coupes la langue. Tout à l'heure. Quand ça
va décharger.
La suite se déroula comme un dans mauvais film d'horreur.
Je regardais l'homme poser les pinces. Sur les tétons. Sur le clitoris.
J'en ressentis la morsure d'autant plus que je savais qu'après
elle, ce serait moi qu'ils tortureraient.
- Ton slip toi. Je t'ai dit de le garder.
J'avais oublié mon tanga et j'avais instinctivement serré mes
jambes lorsque le métal de la pince avait mordu dans les chairs tendres.
- OK ! C'est prêt. Toutes les heures une décharge. Une petite.
Règle à 6, Ramon.
A demain matin, pour taper tes aveux. Et toi la salope juive, garde ton slip
sinon !
La grille métallique claqua.
Leurs pas s'éloignèrent. Puis le silence. Presque.
Nos respirations rauques, haletantes. Les gémissements de la soeur.
Le bois du carcan qui craquait lorsqu'elle bougeait pour se redresser. Mon
coeur qui battait.
Et le tic-tac de la pendule ! Horriblement présent.
Demain matin ? Toutes les heures ? Elle subirait donc ...
J'arrêtai de compter le nombre de décharges qui la tortureraient.
Et j'essayai de trouver une position moins douloureuse.
Tic tac. Tic tac.
Fascinée, je ne pouvais détacher mes yeux de la grande aiguille
qui se rapprochait, impitoyable, de la petite aiguille.
Tic tac. Tic tac.
La femme bougea, se tordit le cou pour regarder la pendule. Ses yeux se mouillèrent
et de grosses larmes coulèrent sur ses joues. Elle couina.
Moins cinq.
Tic tac. Tic tac.
Moins quatre.
Tic tac. Tic tac.
Moins trois.
Tic tac. Tic tac.
Moins deux.
Tic tac. Tic tac.
Moins...
Et cela cessa soudain.
Je rouvris les yeux que j'avais fermés de terreur.
Elle... Elle s'était évanouie, tétanisée par la
souffrance, profondément empalée sur le pieu de métal.
La grande aiguille poursuivit sa rotation.
La petite aussi. Beaucoup plus doucement.
Et toujours à chaque heure ce fut l'horreur. La lumière violette,
les craquements, les hurlements. Et l'odeur !
Urine et sueur. Douleur et peur. Ozone.
Moi-même je puais. Mes reins cassés en deux me faisaient souffrir,
mes cuisses étaient parfois prises de crampes ou de tremblements. Pourtant
j'avais trouvé une position ou je reposais mon cou sur la corde sans
trop m'étrangler. Et j'avais réussi à conserver mon tanga
sur mes cuisses. Presque une victoire.
Un bruit en bas, dans l'escalier, sur le palier.
Les voici ! Nos bourreaux.
- Buenos dias.
Le plus grand (Pedro ?) s'approcha de moi tandis que l'autre allait vers la
religieuse.
- Brave pute. Tu as obéi. T'as droit à une récompense.
Sa main se posa au creux de mes reins. Son autre main écarta mes fesses.
Un bruit de fermeture éclair.
Il crache, ça coule entre mes fesses, il étale la salive sur
mon anus...
Il s'enfonça violemment en moi.
L'invasion brutale me déchira, m'arracha un grognement assourdi par
le bâillon.
Je tombai vers l'avant retenue par la corde qui me garrottait et par les mains
de l'homme dont les ongles griffèrent le haut de mes cuisses.
Je n'étais plus qu'une poupée de chair animée de mouvements
saccadés par l'homme infâme qui me violait, qui me sodomisait.
Cela dura peu. Il éjacula rapidement, se retira. L'autre homme prit
son tour et me viola lui aussi. Longuement mais ce fut mon ventre qu'il utilisa.
Ramon arracha l'adhésif qui me bâillonnait et enfourna son membre
dans ma bouche.
Je gémissais, je grognais, sauvagement prise par la bouche et le sexe.
Ils m'abandonnèrent enfin, se réajustant, me laissant souillée,
dégoulinant de leur sperme immonde, pantelante, prête à
vomir.
Tandis que le petit homme s'asseyait devant la machine à écrire,
le grand brandit une baguette électrique qui ronronnait doucement dans
une lueur bleutée, menaçante.
- Tu réponds oui aux questions. C'est tout ce qu'on te demande. Vas-y
Ramon.
Le petit homme, Ramon donc, entrepris d'énumérer les charges
retenues contre la pauvre religieuse.
- La femme, Maria Gonzales, ici présente, religieuse de son état
au cloître San-Bernardo est accusée d'association terroriste.
Reconnais-tu ce crime ?
- Réponds femme Gonzales.
La baguette toucha le ventre nu de la femme. Un grésillement. Un cri.
- Réponds femme Gonzales.
Un "Si" à peine audible sortit de sa bouche hideusement distendue.
- Bueno. La femme Gonzales est accusée d'avoir hébergé
un criminel terroriste en fuite. Reconnais-tu ce crime ?
- Si...
L'interrogatoire se poursuivit ainsi. Les accusations succédaient aux
accusations, qui semblaient ubuesques, cauchemardesques.
Elle répondit "Si" à toutes les questions.
- Femme Gonzales, tu as avoué tes crimes et tu es reconnue coupable
pour tout. Tu vas être transportée sur le lieu de ta détention
où tu seras avisée de la sentence qui te sera appliquée.
Evacue la Pedro, que l'on s'occupe de la putain communiste.
Le Pedro détacha la pauvre femme, la poussa vers moi, tandis que Ramon
me déliait les mains, desserrait le noeud coulant et m'entraînait
vers la machine de torture.
Dieu ! C'était mon tour.
Les poignets déjà emprisonnés dans le carcan, je vis
le grand ligoter les mains de la condamnée, lui passer la corde au
cou et repousser la lourde plaque métallique qui fermait le conduit
d'évacuation.
La femme se tenait au bord du trou, affolée, implorant
la pitié. En vain. Son tourmenteur acheva son sinistre ouvrage d'une
médaille "Culpable" accrochée à une pince qui
mordit cruellement un mamelon de la malheureuse suppliciée.
Le misérable tira sur la corde, la femme oscilla un instant sur la
pointe des pieds, puis bascula dans le trou sombre où elle disparut
de ma vue en râlant.
Le nabot avait déjà placé ma jambe gauche
dans le carcan.
- Ce n'est pas une pendaison. En bas il y a une citerne vide. Pour vous transporter.
J'écoutais à peine ses explications.
Mon sexe gluant du sperme de mes violeurs s'ouvrait, s'évasait et je
m'enfonçais sur l'infernal pieu de métal.
Les muscles de mes bras, de mes cuisses étaient contractés douloureusement.
Déjà ! Qu'en serait-il dans une heure ? Dans deux heures ? Dans...
Quand les deux aiguilles se rejoindraient. Plusieurs fois de suite...
Les pinces broyaient sans pitié mes pointes de seins, mon clitoris.
Des cris inarticulés sortaient de ma bouche distendue.
C'était... Que les mots sont faibles pour décrire l'insupportable
douleur et la peur sournoise qui empoisonnait mon esprit.
Ils palpaient mon ventre, ma poitrine en feu. Ils vérifiaient les pinces,
les câbles mais je ne pensais déjà plus qu'à cette
pendule folle qui tictaquait dans mon dos.
J'entendis les crans du rhéostat qu'ils réglaient :
1, 2, 3, 4, 5, 6 !
Mes bourreaux s'en allaient maintenant.
- A ce soir salope de terroriste. Amuse-toi bien.
Ce soir ? Il était à peine 8 heure du matin !
Tic tac. Tic tac.
Je ne voulais pas voir cette pendule monstrueuse.
Dans une heure. Dans soixante minutes. Dans 3600 secondes.
Dans 59 minutes !
… ne pas compter ne pas écouter ne pas attendre combien de secondes
encore avant la première décharge …
J'avais vu l'effroyable douleur qui avait déformé le corps et
le visage de la malheureuse.
Dans combien de temps ?
Non ! Ne pas regarder. Oublier. Penser à…
Dieu aidez-moi ! Ne m'abandonnez pas.
Dominique ? Sa queue qui me pénétrait. Dominique. Ses dents
sur mes têtons. Sa bouche sur mon ventre. Sa langue… Dominique…
L'orgasme me saisit soudain. Mon esprit divaguait. Ailleurs. Je rêvais
de ces nuits avec Dominique.
Le pieu de fer me rappela à l'ordre. Je m'étais relâchée
et il heurtait le col de mon utérus.
Douleur sourde, lancinante.
Je me hissai, me redressai. Mal aux épaules. Mal aux poignets. Mal
aux chevilles.
Moins mal au ventre.
Ne pas regarder, ne pas penser.
Ooooh… plus que quatre minutes.
Je remuai, j'essayai de me libérer: Le carcan grinça mais il
tint bon.
Je me mis à sangloter, à trembler.
Ne pas penser, ne pas regarder, ne pas …
Aaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaah ! |
Soudain tout s'obscurcit. C'était terminé.
Pour l'instant.
Je retombai, m'empalant profondément sur le dard de métal.
Mes muscles tétanisés ne m'obéirent pas et je restais
ainsi, comme une poule embrochée, tremblante, haletante, puant l'urine,
la mauvaise sueur et la peur.
La journée avait passée ainsi, rythmée toutes les heures
par quelques instants de torture électrique.
Plusieurs fois déjà, seule la décharge électrique
m'avait sortie de l'évanouissement.
J'étais abrutie de souffrance, geignant sans cesse.
Je ne voyais plus rien, je n'entendais plus rien.
Chacun de mes muscles semblaient paralysés. Mes mâchoires, mes
bras, mes épaules, mes cuisses, mes jambes, mon dos, mon abdomen étaient
noués.
Mes seins me brûlaient, tout mon ventre également.
Mes chevilles, mes poignets étaient à vif.
Ma vessie, mes intestins, mon estomac avaient rendu tout ce qu'ils pouvaient
rendre.
J'avais uriné sous moi, j'avais déféqué sous moi.
J'avais bavé et vomi sur moi.
La puanteur était innommable.
Et toujours, à chaque heure, l'électricité suppliciait
mon corps qui mécaniquement tressautait encore comme une marionette
mue par un dément, comme une proie sans vie secouée dans les
mâchoires d'un carnassier sans pitié…
On me bougeait. On me déplaçait. On me mettait debout. Pour
m'adosser à une surface froide, métallique. Les cordes qui lièrent
mes poignets et mes chevilles, mordant la peau meurtrie me firent émerger
de ma léthargie douloureuse.
J'ouvris les yeux: ils étaient là.
- Alors putain. La journée a été bonne ?
Ils s'esclaffèrent.
- Tu vas avouer maintenant. Quand on te le dira. Mais avant … C'est
pour faire masse.
L'homme me présenta un énorme cylindre d'acier, se pencha et
l'enfonça entre mes cuisses, dans mon vagin béant et douloureux.
Puis je basculai à l'horizontale.
Ma tête pendait vers l'arrière par une découpe de la table
de fer et je sentis mes cheveux s'alourdirent.
De l'eau ! Il y avait de l'eau dessous, dans le bac.
- Mets sur 8, Ramon. Elle va aimer.
Crac ! Des picotements parcoururent mes seins, mon vagin, mon clitoris.
Cela … je perdis connaissance… pour me réveiller dans un
atroce gargouillement.
Ils avaient basculé la table et ma tête se trouvait sous l'eau
sale. Ma bouche écartelée ne pouvait empêcher l'eau de
pénétrer.
Je me débattis, essayai de sortir la tête hors de l'eau…
De nouveau les poignards, les dagues, les aiguilles, les crocs. L'eau et l'électricité.
Noyée et électrocutée…
- C'est bien non ? Encore un coup et tu avoues tout.
J'étais désespérée, terrorisée. Je crachais,
m'étouffais, fit non de la tête, non à une nouvelle décharge.
- Comment ça non ? Ramon, sur 9 !
Aaaaaaaaaarrrh !
- Tu avoues ?
- J'avoue, j'avoue. Tout ce que vous voulez. Mais arrêtez je vous en
prie.
- Tu n'est pas ici pour prier mais pour avouer. Mets lui un petit 6. Elle
prend son pied à chaque fois.
- J'avoue j'avoue j'avouuuuuu….
- Voilà. Ce n'est pas compliqué. Tu es une salope de communiste
et tu as avoué tes crimes. Tu es coupable. On l'expédie Ramon.
Qu'importaient leurs mensonges, j'en avais fini avec les supplices. Je dus
même les remercier.
Je fermais les yeux, écroulée sur le sol trempé, amorphe,
tandis qu'ils me ligotaient les poignets dans le dos, qu'ils passaient le
nœud coulant autour de mon cou.
Je sentis à peine la pince "culpable" qui mordit mon mamelon
gauche.
La corde se resserra, m'étranglant en partie, alors qu'ils me soulevaient pour me laisser descendre dans le trou.
Mes pieds touchèrent quelque chose de mou puis une surface dure.
Quelqu'un cria, la corde se détendit et je tombai au
fond de la citerne.
Avant de perdre connaissance, j'aperçus le visage horrifié de
la religieuse.
L'ARRESTATION |