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L'asservissement

de la Comtesse Laureline de Saint-Brieuc

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Le Vol


Une douleur à la poitrine m'a réveillée.
On venait de me pincer durement un bout de sein et une voix rauque me parlait:
- Ouvre grand ta gueule, ma jolie, que j'y fourre ce gode.
Encore engourdie du chloroforme, j'obtempérai sans réagir, et l'homme que je distinguais à peine me bâillonna alors.
Peu à peu je repris conscience de mon corps. Je reposai sur quelque chose de matelassé, dans une position à la mi-verticale et j'étais entièrement contrainte et sanglée. Mon visage même était enveloppé d'une cagoule ouverte aux yeux et la bouche. Mes bras étaient douloureusement liés dans mon dos, mes mains étroitement serrées dans quelque chose et un objet dur me blessait le dos, m'obligeant à cambrer la taille.
Et puis ce bâillon énorme qui déformait ma bouche et que l'homme achevait de visser sur la cagoule.
- C'est fait, Sergent. On peut fermer.
Ils ont alors posé et verrouillé le couvercle à l'instant où je comprenais où j'étais: dans un sarcophage à esclave. Je les connaissais. Ils permettent le transport à longue distance et je savais leurs particularités.
Moi! J'étais enfermé dedans et pourvu que ...
La visière a basculé et une main a fermé l'obturateur. Dans le silence ouaté du sarcophage totalement clos et étanche, j'ai entendu les hommes se parler:
- Celle là doit en baver. Ce sont les ordres. Air raréfié à 80% et programme 3 pour le contrôle de température.
J'ai essayé de me débattre, sans effet évidemment, j'ai vu une main appuyer sur le bouton d'opacification de la visière et alors que le chuintement du conditionneur d'air se faisait entendre, la faible clarté de la nuit s'est effacé pour me laisser dans les ténèbres totales.
Noir.
Des bruits assourdis. Des mouvements.
Froid glacé... Puis chaleur gluante qui me faisait transpirer dans la combinaison de vinyle.
Le programmateur passait d'un extrême à l'autre.
Sueur qui me piquait les yeux. Frissons. Salive qui coulait hors de ma bouche distendue. Ces sangles qui me liaient le corps.
Et toujours ce manque d'air qui rendait ma respiration rauque et oppressée.
J'ai hurlé dans la boite, hurlé... hurlé. Jusqu'à ce que m'étouffe dans mon bâillon et ma bave.




 


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