Un grand bruit réveilla Hélène. C'était un homme différent qui venait d'ouvrir la porte de la cellule. Avec du café, des toasts, des oeufs et du lard. Tout ceci sentait merveilleusement bon et Hélène découvrit soudain qu'elle avait une faim de loup...
- Debout ! A genou, par terre, sur le côté du lit.
Hélène obéit. La chaîne était courte et elle dut étirer ses bras.
- Il est 5 h 30 et tu doit être prete avant que la maison ne se lève. Nous avons deux heures pour te préparer.
- Me préparer à quoi ? |
|
- Tu verras bien mais d'abord la pipe. Tu préfères avant ou après le petit déjeuner ?
- Euh...
Quelle question! pense Hélène
... avant s'il vous plait ?
- Pas de problème, allez montre un peu ce que tu sais faire.
Brute ! L'homme saisit les bras d'Hélène et la bascula sur son membre turgescent.
- Il faudra apprendre à avaler la purée. Je te laisse manger. Tu as une vingtaine de minutes.
|
|
-Tu as fini ? Alors au bain.
|
|
- Tu t'décrasses bien. Mais pas besoin de maquillage.
|
|
- Penche-toi. Soulève ton petit cul. Que je te remplisse les trous. Après je te bouche pour que tu gardes tout.
|
|
|
|
- Cette fois-ci pas moyen de recracher. Hein ma poule ?
|
|
- Un tour de clef pour redresser cette jolie frimousse.
|
|
- Le tour est joué. Te voilà presque prête.
|
|
- Allez en route ma poule.
Et l'homme tira sur la laisse. Aveuglée, surprise, Hélène de douleur. La soudaine traction sur la ceinture enfonca plus loin encore le plug et le dildo qui violaient son ventre et ses reins
|
|
- Allez dépèche-toi ! Encore six marches.
Se dépècher ? Hélène le voulait bien. Même avec cette main qui poussait ses fesses et la laisse qui tirait par devant. Entravée comme elle était, elle n'avait pu que trottiner le long des couloirs. Quant aux escaliers, c'était presqu'impossible. Elle y parvint pourtant, en prenant les marches de côté. Mais le corset qui l'étouffait presque, tellement il était serré, empêchait tout mouvement de la taille. Elle tordit sa poitrine pour trouver un presqu'équilibre au détriment de ses seins que martyrisait le corset.
- Dommage que tu ne puisses voir. Le patron a fait mettre une superbe statue au bas de l'escalier. On la croirait vivante. |
|
|
|
- Et toi tu vas faire la deuxième ! Vas-y Gert. Mais doucement. Il faut pas l'abimer, la poulette ! Hein ? On va juste te soulever par le cou.
- Vas-y, vas-y. On y presque. Ca va ma poulette ?
Ca va ? Hélène crut qu'ils allaient la pendre de nouveau, quand elle perdit pied et qu'elle se sentit hisser par le collier, par le cou. |
|
|
- Elle est pas mal la poulette ?
- Oui, oui ! Elle a un petit cul bien serré. Superbe. Et elle suce bien.
- Normal, c'est une gouine. Et les gouines ça suce bien.
- Mais il paraît qu'elle a un mec.
- Elle a un mec comme ça, pour la façade. C'est une gouine quand même. Quand tu baises une femme, t'es une gouine.
- Eh, oh, je baise des femmes et je ne suis pas une gouine. |
|
- Toi t'es un homme. C'est pas pareil.
- Ah bon ? Tu m'rassures. J'suis pas un pédé-gouine qui baise des femmes ?
- Mélange pas tout. J't'expliquerai.
Hélène ne voulait pas entendre ces grossieretés. Elle ne les écouta pas, mais se concentra sur son équilibre. Délicat. Et sur les contraintes qu'elle devait supporter. Elle pensaà Agnès aussi. Agnès qui aurait pu inventer tout ça. Il fallait que cela soit Agnès qui ait fait ça. Il fallait l'imaginer. Pour supporter la position, le corset qui étranglait sa taille, le collier de posture qui étirait son cou et renversait sa tête en arrière, les sangles qui démembraient presque ses épaules et tout ce qui remplissait sa bouche, ses reins et son ventre.
Agnès, ce serait si bon si vous m'imposiez tout ça...
Mais, hélas, ce n'était pas Agnès qui était Maîtresse dans ce scenario cauchemardesque.
Des heures passaient. Non pas des heures. Il y avait quelque part une pendule qui égrennait... quoi d'ailleurs ? Les quarts d'heure, les demi-heures, les heures ? Hélène sourit à cette plaisanterie d'Agnès: le temps passe... et les oeufs durent... Des voix ? |
|
- Tu as vu, il y a une nouvelle statue.
- Ouais. Aussi bizarre que l'autre. Il va falloir une échelle pour la nettoyer.
- Il est bizarre le patron quand même. Et ces uniformes qu'on doit porter. Et sans slip en plus.
- Ouais mais il paye bien. Très bien. Tu en connais des places comme ça ?
- Non. Avant on me payait cinq fois moins. Et puis les hommes sont sympas ici. Je serais ailleurs, toute nue comme ça, je me serais déjà fait sauter par tous les bonhommes.
- J'ai fait une gâterie à Gert une fois. Il en une, énorme.
- Et Andreas aussi.
Et les deux femmes de ménages éclatent de rire.
|
|
- Qu'est ce que ça prend la poussière ce truc. Surtout là.
Une des filles se mit à glousser.
- Ca ne sert pas souvent. Moi j'ai pas de poussière là. |
|
Hélène gémiy un peu, oscilla un peu. Le bavardage de ces filles l'assourdissait dans le silence tiède de son carcan. Qu'est-ce qu'elles faisaient d'ailleurs maintenant ? Des bruits métalliques. |
|
- Eh, il y a un téléphone qui vibre dedans ! Non c'est une vraie fille ! Avec un machin dedans! Tu sais les vibromachins! Qu'est-ce que je fais ? J'y passe un coup de plumeau ? - Mais non ! Ca se voit, elle est pas sale. Elle doit servir souvent elle.
Les filles s'éloignèrent en riant, trainant leur échelles sur les marches de l'escalier. Hélène fut seule de nouveau sur... en hauteur en tout cas. |
|
Dix heures avaient sonné. Puis la demi. Hélène était là-haut depuis trois heures déjà. Elle avait soif, elle avait mal au cou, aux jambes, aux pieds, aux machoires. Elle ressentait douloureusement les baleines du corset et la présence épuisante du vibromasseur dans son ventre. Les piles ne s'épuiseraient elles donc jamais ? Hélène voulait pousser également. Pousser le plug qui dilatait ses reins. Et puis il y avait les odeurs. L'odeur de sa sueur, car Hélène était en eau dans la combinaison de latex. Cela coulait sur ses yeux, irritait ses yeux. Entre ses seins aussi, cela coulait. Et c'étaitagaçant. Elle aurait voulu se gratter. Et chasser l'autre odeur: celle du sperme de l'homme qui l'avait violée. Une odeur et un goût qu'elle avait aussi dans la bouche...
La pendule de nouveau. Puis des pas dans l'escalier. Une femme avec des talons. D'autres pas aussi, plus feutrés. |
|
- Bonjour mon enfant ( c'est l'infâme Professeur qui venait de parler !), Vous venez me donner à lire votre thèse ? Un bruit ! Quelqu'un était tombé ? |
|
- Ma chère enfant, vous ne vous êtes pas blessée, j'espère ? - Non... Je ne crois pas. C'est que ça a bougé. C'est une personne ?
- Oui, oui. Une amie qui aime se faire ligoter.
- C'est horrible.
- Mais non. Elle adore ça. Venez, Kathryn, allons lire vos travaux. |
|
Onze heures. Hélène n'en pouvait plus. Pourtant une idée germa dans son esprit embrumé par la contrainte. De victime d'un enlèvement elle redevint avocate :
Hélène, ma fille, tu ne peux compter sur ton Agnès. Vu ce qu'elle t'a dit sur ses faiblesses,
- attendu qu'elle est ferrée de partout, d'acier au chrome qui l'affaiblit totalement,
- attendu que ces fous ne te laisseront jamais partir, il faut ma fille que tu sois l'avocate que tu es.
Te plier comme le roseau.
Accompagner l'argument de ton adversaire pour mieux le contrer plus tard.
Ce qui veut dire ma fille, qu'il va falloir que tu suces, te fasses baiser et enculer par tout ce qui porte queue dans la maison.
Jusqu'à ce que tu trouves la bitte qui fait mal, celle que tu vas agripper et qui te permettra de gagner le procès. |
|