La pendaison. Lente.

Horrible mort.

Le tabouret descend peu à peu. Peu à peu les pieds perdent leur point d'appui, le cherchent pourtant.

Alors que le noeud coulant se resserre doucement, écrasant inexorablement la trachée artère, la bouche s'ouvre désespérement pour happer l'air qui ne parvient plus aux poumons que parcimonieusement.

Instinctivement tout le corps s'agite: les mains enchaînées cherchent à attrapper la corde, à en relâcher l'étreinte fatale; les jambes battent le vide, cherchant à prendre un appui qui n'existe plus.

En vain.

Ces mouvements incontrôlés durent... une éternité.

La vue se brouille, s'obscurcit; les poumons brûlent du manque d'oxygène puis tout semble disparaître, s'effacer. Le corps oscille doucement maintenant, balancé par l'inertie du combat sans espoir qu'il a livré auparavant.

Puis, soudain, un dernier spasme de vie cabre le corps. Qui se vide.

Je suis morte...

...

Un vacarme effroyable transpercent mon esprit léthargique. Ils rient !

Puis le brasier du fusil électrique plaqué sur mon ventre, nerfs après nerfs, parvient à mon cerveau presque inconscient.

Je suis de nouveau vivante.

Et je sais qu'ils vont me pendre de nouveau !